le Peuple de Dune (04)


Shai Hulud ne se montre à ses fidèles

que sous les traits du Vieil Homme du Désert,

mais Shai Hulud est l’essence-même de ce monde.

— Le livre d’Azhar.


Ce matin le ciel était empli de sable qui tombait en une pluie fine sur Arrakeen, le ciel en était opaque et orangé. La tempête qui avait élevé ces nuées devait être très forte, le sable tombait depuis plus de deux heures et il continuait de tambouriner sur les tentes des réfugiés, ceux-ci sortaient les uns après les autres, tandis que le soleil qui se levait, perçait à peine l’épais brouillard de sable.

La fête-ishwan de la veille avait été écourtée par la tempête. Les Zensunni étaient endurcis par des années passées à survivre dans des milieux plus hostiles les uns que les autres et malgré cela, ils avaient été contraints de s’abriter sous leurs tentes. En effet, même pour le plus aguerri des Sardaukars, les tempêtes d’Arrakis inspiraient toujours méfiance et prudence. Heureusement, Arrakeen était toujours épargnée des tempêtes, car protégée par un bouclier rocheux.

Toryn et Jacur s’entretenaient pour déterminer la conduite à tenir face aux forces qui se partageaient la planète.

– Regarde ces miradors, disait Toryn, tu trouves que nous sommes libres? Ces Sardaukars, que font-ils ici? La guilde ne nous en avait pas parlé, je crains que nous ne soyons tombés dans un piège et que ces gens ne se servent de nous, comme ils l’ont toujours fait.

– Je sais que la situation est délicate, dit Jacur, mais nous devons nous consacrer à la récolte de l?épice. Avant de douter de la parole de la Guilde, nous devons honorer la nôtre.

– Tu as sans doute raison, mais une fois que notre récolte d’épice sera satisfaisante pour la guilde, nous devrons chercher un moyen de vivre dans ce désert, je pense que c’est un refuge sûr et puis c’est dans un environnement comme celui-ci que vivaient nos lointains ancêtres! Allons, nous devons nous rendre aux entrepôts que cet agent nous a indiqué hier soir.

Les Zensunni se dirigèrent vers les entrepôts, situés au nord d’Arrakeen. Quelque minutes plus tard, une délégation de la Guilde accueillit les réfugiés. Et jusqu’au milieu de la journée, les Guildiens leur enseignèrent les premiers rudiments du fonctionnement des moissonneuses, ornithopères ou encore ailes portantes. A l’évocation des vers des sables, les Zensunni furent particulièrement attentifs. Après un repas plutôt léger, un des agents de la Guilde s’adressa aux deux naibs:

– Maintenant il vous faut former des équipes, nous allons faire une sortie dans le désert et commencer à récolter la seule substance qui mérite notre attention ici, l’épice. Aujourd’hui, nous n’utiliserons qu’une seule moissonneuse, pour un groupe à la fois, mais petit à petit vous utiliserez toutes celles que nous mettons à votre disposition pour tenir les quotas que nous vous ferons parvenir. J’ai entendu parler d’un des vôtres: Khoren, j’espère qu’il fera partie du premier groupe, il serait regrettable de ne pas honorer ses capacités.

– Bien entendu, répondit Toryn. Il ne faut pas éveiller de soupçons, il fera donc partie du premier voyage, pensa toryn, mais non je ne gâcherai pas ses talents dans .. la récolte d’épice, j’ai d’autre projets pour lui.

Une fois la première équipe désignée conjointement par Jacur et Toryn, celle-ci prit place dans des ornithoptères avec quelques agents de la Guilde. Ceux qui étaient restés à Arrakeen continuèrent à se familiariser avec ce mystérieux matériel. L’aile portante s’arracha du sol dans un brouhaha assourdissant, élevant la moissonneuse dans le ciel d’Arrakeen, et les aéronefs se dirigèrent vers le sud, par delà le bouclier rocheux. Après quelques heures de vol, l’aile portante amorça l’aterrissage et déposa l’engin sur la zone riche en épice. La récolte se déroula sans anicroche pendant plusieurs heures, dans les ornithoptères, la tension était palpable, et les sujets de discussion était plutôt techniques, pour ne froisser aucune sensibilité.

Jacur observait le désert, quand soudain une dune semblait se déplacer.

Il interpella alors les personnes présentes dans les ornithoptères.

– Oui, vous avez une bonne vue, c’est un ver des sables, répondit l’un des agents de la Guilde.

Il informa alors l’aile portante de l’arrivée du ver, celle-ci s’étant posée à quelques kilomètres de là sur un affleurement rocheux, elle ne mit que quelques minutes pour mettre la moissonneuse en sécurité dans les airs.

Jacur et Toryn observaient toujours la dune qui se déplaçait, et lorsqu?elle arriva à l’endroit ou se trouvait la moissonneuse, un ver, la gueule grande ouverte s’éleva dans le ciel, jusqu’à presque toucher l’aile portante, les naib étaient stupéfaits, jamais ils n’auraient pu imaginer qu’un tel animal puisse exister, et dans leur esprit, cet étrange apparition n’était pas naturelle, cette chose là qui s’affaissait sur les dunes, avait quelque chose de puissant, de divin.

Lisant la stupeur sur le visage des naibs, l’agent de le Guilde proposa de rentrer sur Arrakeen, la récolte était satisfaisante pour l’instant, et le soleil déclinant ne tarderait pas à laisser l’obscurité se répandre dans le bassin.

 


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