Samuel Butler, quelle influence sur Frank Herbert ?

SB_02Le 19ème siècle –
vers les 4 coins du globe,
de puissants pyroscaphes partent
à la découverte de mondes exotiques.
À bord de ces navires, des naturalistes,
avides de savoirs, d’échantillons et de curiosités,
à la recherche de découvertes.
Qui n’a jamais rêvé de ces littoraux jamais accostés
de ces mers inexplorées peuplées d’espèces endogènes
ou d’une découverte soudaine qui se révélerait
au détour d’une île de la Sonde.
Qui n’a jamais rêvé de voir la Science Rayonnante
guider ses notes au cœur des forêts tropicales
vers le hasard et la nécessité
de la Sélection Naturelle !

Ah, Samuel Butler, ce rêve fut certainement le tien, secret, dissimulé derrière ta vie bourgeoise et tes manières « so british« . Est-ce pour cela que tu t’ingénias tant à vouloir correspondre avec les grands naturalistes de ton temps ? À vouloir faire partie de cette aventure épistémologique même si elle dut se limiter à des échanges de correspondances et de publications ?

Dans de précédents articles de ce blog nous avons émis l’hypothèse que l’épisode du jihad anti-machines dans Dune semble tirer tout droit sa dénomination (« Butlerian Jihad ») du patronyme de Samuel Butler. À dire vrai la référence à Butler ne manque jamais de resurgir dès qu’il est question d’écologie ou du darwinisme dans Dune [1]. Aussi, il nous a semblé intéressant de nous pencher davantage sur cette figure littéraire de la fin du 19ème siècle pour tenter de mieux comprendre le type d’influence qu’il a pu exercer sur l’œuvre de Frank Herbert.

SB_01Romancier et essayiste critique, dont les deux œuvres majeures sont Erewhon (1872) et The Way of All Flesh (1903), Samuel Butler peut être qualifié de « non-orthodoxe » pour son époque: non dans le sens où il aurait vécu comme un marginal, bien au contraire, mais parce qu’il pensa comme un marginal, un « hérétique » critique de toutes les convenances de la bonne société. Ses critiques portèrent contre les dogmes établis, les orthodoxies de son temps, qu’il s’agisse de l’Angleterre Victorienne, du Christianisme puis du Darwinisme. Pour aborder sa pensée, il faut premièrement considérer sa production imprimée [2]. En général, le lecteur accède à celle-ci le plus souvent par le biais de la fiction, et en particulier à travers son œuvre satirique et utopique Erewhon dont le style rappelle celui des textes de Thomas More (Utopia) ou Jonathan Swift (Gulliver’s Travels). Sa contribution scientifique, trop souvent ignorée, n’occupe que 4 titres dans sa bibliographie mais c’est celle qui va nous occuper aujourd’hui. Relativement concentrée dans le temps (1878-1880), elle correspond, dans la biographie de Samuel Butler, à son retour d’émigration en Nouvelle-Zélande (1859-1864) et à la parution de l’ouvrage de Charles Darwin Origin of Species (1859).

L’engouement de Samuel Butler pour les idées de Charles Darwin (1809 – 1882) fut profond et immédiat. S’appuyant sur les différentes publications qui fleurissent autour du sujet de la Sélection Naturelle, il s’essaie à contribuer au débat et au développement des théories de l’évolution. Dans ce registre, il fait publier un certain nombre de texte dans lesquels il exposait volontiers et sans complexe ses idées sur la question du sens, des moyens et de la nature de l’évolution. Ses écrits poursuivent une ambition: il cherche à se positionner dans le cercle des penseurs de la sélection naturelle et de l’évolution. Cependant, contrairement à un Alfred Wallace [3] il échoua à se positionner dans le cercle des penseurs de la sélection naturelle et de l’évolution. C’est en vain qu’il tenta de se hisser à ce rang et ne put jamais se faire reconnaître par le pinacle des savants sur cette question. Qu’il faille incriminer son dépit ou le caractère téléologique de ses vues (qui s’éloignent du hasard nécessaire ou observé des thèses évolutionnistes), Samuel Butler se fit de plus en plus critique de la doxa darwinienne. Sa passion néanmoins n’était pas fanatique ou aveugle, il travailla à la question, se fit son opinion et put argumenter contre Charles Darwin (même si, par certains côtés, l’affaire pris une tournure presque personnelle et laissa quelques rancœurs ). De toute façon, la mort de ce dernier en 1882 vint clore ce chapitre de la vie de Samuel Butler.

SB_03

De cette époque nous sont restés quelques écrits. Ces derniers se révèlent être intéressants plus pour leur caractère intuitif et créatif que pour leur sérieux scientifique. Une fiction et quatre articles. En voici la liste:

FH_1Nous ne tenterons pas ici d’analyses dans le détail des 5 titres, mais nous nous emploierons à relever les indices qui éveillent, dans l’esprit du lecteur, l’idée ou l’intuition que Frank Herbert a effectivement lu Samuel Butler et y a trouvé du matériel d’inspiration en y piochant des éléments qui nourrissent directement son paradigme [4], ou lui ont permis de développer d’autres idées et pistes utilisées dans son œuvre. Il n’est pas tant question ici de dire si Frank Herbert adhère ou non aux écrits, dits ou pensées de l’écrivain victorien; mais plutôt de tracer les lignes en pointillés qui dessinent des ponts entre les deux auteurs. Plus qu’une démonstration généalogique (qui reste certainement à être démontrée autrement, de même qu’il est difficile de démontrer une antériorité de la lecture sur les idées sans témoignages directs ou indirects fiables), ces mises en relations ou parallèles sont essentiellement des juxtapositions d’idées ou de termes qui comportent un certain degré de spéculation et qui suggèrent plus qu’elles ne prouvent la possibilité d’une lecture faite par Frank Herbert de Samuel Butler.

It has, I believe, been often remarked, that a hen is only an egg’s way of making another egg. Every creature must be allowed to “run” its own development in its own way; the egg’s way may seem a very roundabout manner of doing things; but it is its way, and it is one of which man, upon the whole, has no great reason to complain. Why the fowl should be considered more alive than the egg, and why it should be said that the hen lays the egg, and not that the egg lays the hen, these are questions which lie beyond the power of philosophic explanation, but are perhaps most answerable by considering the conceit of man, and his habit, persisted in during many ages, of ignoring all that does not remind him of himself, or hurt him, or profit him; also by considering the use of language, which, if it is to serve at all, can only do so by ignoring a vast number of facts which gradually drop out of mind from being out of sight.

~ Life and Habit, Chapt. 8 – Application of the foregoing chapters

« Is a man just a machine’s way of making another machine? » she asked.
« Just like Sam Butler’s hen, » Timberlake said. « Philosophy 1. »

~ Destination: Void

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Si c’est dans Destination: Vide que Frank Herbert fait prononcer – à bord d’un navire à la forme ovoïdale – la référence la plus explicite à Samuel Butler, c’est pourtant dans Dune que ses concepts semblent y être les plus exploités. Chez Samuel Butler la définition de la dynamique de l’évolution chez les organismes vivants se fait plus « lamarckienne » que « darwinienne » en insistant sur le caractère intentionnel de l’évolution : au-delà du simple hasard il met en avant la volonté de l’être vivant à devenir. Il s’oppose ainsi à la vision de l’évolution de son compatriote qu’il juge trop mécanique et renverse en quelque sorte la problématique: ce n’est pas la poule qui pond des œufs, ce sont les œufs qui utilisent la poule pour se reproduire. Il y a donc une intentionnalité à devenir de l’œuf qui se traduit par le développement d’une stratégie du système reproductif qui utilise l’environnement et ses acteurs à cette fin.

[…] They told me that the Erewhonians believe in pre-existence; and not only this […], but they believe that it is of their own free act and deed in a previous state that they come to be born into this world at all.  They hold that the unborn are perpetually plaguing and tormenting the married of both sexes, fluttering about them incessantly, and giving them no peace either of mind or body until they have consented to take them under their protection.

~ Erewhon, Chap.18 – Birth Formulae

There is no security against the ultimate development of mechanical consciousness, in the fact of machines possessing little consciousness now. A mollusc has not much consciousness. Reflect upon the extraordinary advance which machines have made during the last few hundred years, and note how slowly the animal and vegetable kingdoms are advancing. The more highly organised machines are creatures not so much of yesterday, as of the last five minutes, so to speak, in comparison with past time. Assume for the sake of argument that conscious beings have existed for some twenty million years: see what strides machines have made in the last thousand! May not the world last twenty million years longer? If so, what will they not in the end become? Is it not safer to nip the mischief in the bud and to forbid them further progress?

~ Erewhon, Chap.23 – the Book of the Machines

Surely if a machine is able to reproduce another machine systematically, we may say that it has a reproductive system.  What is a reproductive system, if it be not a system for reproduction?  And how few of the machines are there which have not been produced systematically by other machines?  But it is man that makes them do so.  Yes; but is it not insects that make many of the plants reproductive, and would not whole families of plants die out if their fertilisation was not effected by a class of agents utterly foreign to themselves?  Does any one say that the red clover has no reproductive system because the humble bee (and the humble bee only) must aid and abet it before it can reproduce?  No one.  The humble bee is a part of the reproductive system of the clover.  Each one of ourselves has sprung from minute animalcules whose entity was entirely distinct from our own, and which acted after their kind with no thought or heed of what we might think about it.  These little creatures are part of our own reproductive system; then why not we part of that of the machines?

~ Erewhon, Chap.24 – the Machines

Et là où Samuel Butler fait intervenir le caractère nécessaire et intentionnel de la reproduction naturelle et propose un développement de la conscience dans le règne des machines, Frank Herbert place, comme en écho, dans le cadre de son Dunivers, des tabous produits par le Jihad Butlérien: l’interdiction des machines semblables à l’esprit humain et l’interdiction de la procréation artificielle.

« Vous pourrez avoir ma semence, mais non ma personne. Irulan sera répudiée et artificiellement inséminée… »
« Vous osez ! » Elle se redressa, vibrante. […]
« Nous ne discuterons pas de toutes ces choses qu’interdit votre Bene Gesserit, dit Paul. Il ne sera pas question ici de péché, d’abomination et des croyances laissées par les Jihads passés. Pour vos plans, vous aurez peut-être ma semence, mais jamais un enfant d’Irulan ne s’assiéra sur mon trône. »

~ Mess. 13, 58-62

« Pourquoi cherchez-vous les humains ? » demanda-t-il.
« Pour te libérer. »
« Me libérer ? »
« Les hommes ont autrefois confié la pensée aux machines dans l’espoir de se libérer ainsi. Mais cela permit seulement à d’autres hommes de les réduire en esclavage, avec l’aide des machines. »
« Tu ne feras point de machine à l’esprit de l’homme semblable »

~ Du~I. 1, 128-131

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Pour Samuel Butler, le train de l’évolution est intentionnel, et cette intentionnalité est associée au processus d’hérédité et de mémoire. Ainsi, c’est l’accumulation d’expériences et de leur souvenirs inconscients qui va développer une forme d’habitude et des types de comportements chez l’être vivant qui vont lui permettre de réaliser les actions nécessaires à assurer sa survie ainsi que son existence. C’est l’œuf qui transmet à la poule des conditionnements pour assurer une future ponte.  Cette même transmission permet aussi de favoriser un spécialisation des espèces, car cette mémoire permet d’échapper à la répétition improductive d’actions redondantes, et suscite la variation et la diversité. Cette mémoire inconsciente est intergénérationnelle et se transmet de manière héréditaire: dissimulé, voire cellulaire, le souvenir des générations passées est dans la peau de chaque être vivant.

Of all these, “Life and Habit” (1878) is the most important, the main building to which the other writings are buttresses or, at most, annexes. Its teaching has been summarised in “Unconscious Memory” in four main principles: “(1) the oneness of personality between parent and offspring; (2) memory on the part of the offspring of certain actions which it did when in the persons of its forefathers; (3) the latency of that memory until it is rekindled by a recurrence of the associated ideas; (4) the unconsciousness with which habitual actions come to be performed.” To these we must add a fifth: the purposiveness of the actions of living beings, as of the machines which they make or select.

~ Introduction to Uncounscous Menory by Marcus Hartog

“To me it seems that my contributions to the theory of evolution have been mainly these
“1. The identification of heredity and memory, and the corollaries relating to sports, the reversion to remote ancestors, the phenomena of old age, the causes of the sterility of hybrids, and the principles underlying longevity – all of which follow as a matter of course. This was ‘Life and Habit’ [1877].
“2. The re-introduction of teleology into organic life, which to me seems hardly, if at all, less important than the ‘Life and Habit’ theory. This was ‘Evolution Old and New’ [1879].
“3. An attempt to suggest an explanation of the physics of memory. This was Unconscious Memory’ [1880].

~ New Quarterly Review (Vol. III. No. 9)

It may be that the cells of which we are built up, and which we have already seen must be considered as separate persons, each one of them with a life and memory of its own – it may be that these cells reckon time in a manner inconceivable by us, so that no word can convey any idea of it whatever.

~ Life and Habit, Chapt. 8 – Application of the foregoing chapters – the assimilation of outside matter

Our memory is mainly called into action by force of association and similarity in the surroundings. We want to go on doing what we did when we were last as we are now, and we forget what we did in the meantime.

~ Life and Habit, Chapt. 10 – What we should expect to find if differentiations of structure and instinct are mainly due to memory

We found the phenomena exhibited by heredity to be so like those of memory, and to be so utterly inexplicable on any other supposition, that it was easier to suppose them due to memory in spite of the fact that we cannot remember having recollected, than to believe that because we cannot so remember, therefore the phenomena cannot be due to memory.
We were thus led to consider “personal identity,” in order to see whether there was sufficient reason for denying that the experience, which we must have clearly gained somewhere, was gained by us when we were in the persons of our forefathers; we found, not without surprise, that unless we admitted that it might be so gained, in so far as that we once actually were our remotest ancestor, we must change our ideas concerning personality altogether.
We therefore assumed that the phenomena of heredity, whether as regards instinct or structure were mainly due to memory of past experiences, accumulated and fused till they had become automatic, or quasi automatic, much in the same way as after a long life.

~ Life and Habit, Chapt. 15 – Concluding Remarks

Life is that property of matter whereby it can remember. Matter which can remember is living; matter which cannot remember is dead.
Life, then, is memory. The life of a creature is the memory of a creature.

~ Life and Habit, Chapt. 15 – Concluding Remarks

donnerunbutSi lorsque Frank Herbert utilise le terme de ‘habit‘, c’est le plus souvent pour l’associer à celui de ‘pattern‘ afin de décrire les schémas de pensés et d’actions dans lesquels les sociétés s’enferment et qui provoquent des crises fonctionnelles [5], sur la question de la mémoire, il en fait deux emplois qui caressent les idées de Samuel Butler: les mémoires secondes des Révérendes Mères (ou la mémoire collective ancestrale de Leto II) et la mémoire du ghola. Les deux sont logées dans le corps de leurs hôtes, quelque par au niveau cellulaire, mais doivent être rendues conscientes par un mécanisme d’éveil: par l’emploi d’une drogue dans le cadre du processus du Bene Gesserit, par un choc émotionnel selon les techniques du Tleilax. Les références aux mémoires secondes ou à l’éveil des gholas forment une partie même de l’intrigue du Dunivers: comment Leto II pourrait conduire son Sentier d’Or sans ce réservoir à souvenirs, quel influence le Bene Gesserit pourrait-il réellement exercer, quelle utilité aux gholas Duncan et Teg s’ils ne pouvaient se souvenir… ? La présence authentique de l’ancêtre dans la mémoire de l’individu est mis en exergue négativement dans le cas de possession de Alia et avantageusement dans le cas de l’Empereur-Dieu, et de manière dangereuse à travers le combat des jumeaux contre le risque de possession: l’être est la mémoire. Et lorsque la mémoire devient l’être, la possession est complète.

Le Duncan n’aime pas qu’on lui parle de cette façon. Il sait que, d’un certain point de vue, je suis aussi mon père. Il sait que je peux lui parler avec la voix et la personne de mon père, que mes souvenirs sont précis, inaltérables et inéluctables.

~ Emp. 4, 131

Il fit quelques pas, s’appuya contre un mur et essaya de comprendre ce qu’il venait de faire. Les yeux dans la crèche ! Il avait la sensation d’être au seuil d’une incroyable révélation.
Mes yeux, père.
Des formes-mots qui brillaient au centre de la nuit.
« Mon fils ! chuchota-t-il. Tu… tu as la connaissance ? »
Oui, père… Vois !
Étourdi, il demeura appuyé contre le mur. Sa vie passa devant lui en un éclair. Il vit son père. Il fut son père. Et son grand-père. Et tous ceux qui avaient été avant lui. Sa perception plongeait au long d’un couloir où l’esprit se dispersait, à travers les couches mâles successives.

~ Mess. 24, 210-215

« […]Par la cuve dans laquelle j’ai poussé ! C’est possible ! Je retrouverai mes pensées… tous mes passés ! Il suffit du déclic approprié ! »
« Un déclic ? » demanda Paul.
« Comme la compulsion de vous tuer, dit Idaho, la voix lourde de fureur […] »

~ Mess. 24, 240-242

Ahhh ! Mes mémoires ! songea-t-il. J’ai percé votre illusion. Vous n’inventerez plus à ma place le prochain moment. Vous vous contentez de me montrer comment susciter de nouveaux moments. Je ne m’enfoncerai pas dans les vieilles ornières.

~ Child. 42, 33

Mais Ghanima avait pris le risque d’explorer ses vies-mémoires, osant un regard derrière un voile étrangement flou, s’avançant vainement dans les peurs Bene Gesserit. Savoir ce qui était advenu d’Alia ne l’aidait en rien. Pourtant, les expériences accumulées des Sœurs semblaient indiquer une issue possible et, lorsque Ghanima se résolut à tenter la communion intérieure, elle fit d’abord appel au Mohalata, l’association avec le bénin qui pourrait la protéger.
Elle se rappelait cette communion, en cet instant, debout, dans la clarté du couchant, entre les frondaisons du jardin du Donjon. Aussitôt, elle ressentit la présence-mémoire de sa mère. Chani était là, tout à coup, comme si elle se surimposait entre le regard de Ghanima et les lointaines falaises du Bouclier.
« Pénètre ici et tu goûteras le fruit du Zaqquum, le mets de l’enfer ! dit Chani. Condamne cette porte, ma fille. C’est là ta seule sauvegarde ! »

~ Child. 43, 11-13

Il comprit qu’elle puisait ces renseignements dans sa mémoire seconde. Ce n’était pas la première fois qu’il avait accès, par personne interposée, à cette source d’ancien savoir. Sa mère avait déjà agi ainsi devant lui à l’occasion, mais toujours pour lui prodiguer une leçon. Était-ce ce que faisait Taraza en ce moment ? Voulait-elle lui apprendre quelque chose ?

~ Her. 17, 45

Odrade contemplait les lointaines collines qui miroitaient dans la chaleur du désert. Sa mémoire seconde pouvait à volonté lui montrer à quoi le paysage ressemblait jadis. Le passé n’était pas un mystère pour elle.

~ Her. 21, 36

~~~

Mémoire intergénérationnelle, évolution intentionnelle, machines conscientes… des passerelles thématiques existent entre les deux corps de textes et une lecture de Samuel Butler par un amateur éclairé du Dunivers évoquera chez ce dernier un sentiment d’affinité. Et il y fera peut-être quelques associations entre des formulations, même si les idées ni ne recouvrent les mêmes emplois, ni ne coïncident à l’identique, ni ne portent aux même conséquences.

Comme l’absence de preuves directes que Frank Herbert se soit effectivement inspiré de ces textes demeure un désavantage pour l’argumentation que le simple sentiment acquis à la lecture ne saura compenser formellement, il convient de s’en tenir à une certaine prudence. Le risque de vouloir faire dire au texte plus que ce que l’auteur ne pensait est un travers tout autant qu’une tentation pour l’admirateur. Néanmoins, ce sentiment issu et corroboré par une première mise en parallèle des concepts peut être tenu comme piste de recherche thématique. Une théorie qui reste à être validée par d’autres lectures, d’autres regards, et d’autres témoignages.

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[2] voir bibliographie sur le forum
[3] Alfred Wallace (1823 – 1913) dont le souvenir des contributions a pu s’émousser avec le temps devint naturaliste ‘sur le tas’ en partant en expédition – inspiré sans doute par Charles Darwin et Alexander von Humboldt – et contribua effectivement au développement des théories avec ses analyses, travaux pratiques et observations. Sur Alfred Wallace, écouter le podcast de l’émission de France Culture Qui se souvient du britannique Alfred Wallace ?
[4] retour sur le paradigme de Frank Herbert, voir sur le forum (Listening to the left Hand , We’re losing the Smog War) ou sur le blog (the Maker of Dune)
[5] idem

 

 

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3 réponses à Samuel Butler, quelle influence sur Frank Herbert ?

  1. ionah dit :

    la discussion se poursuit également sur le forum dans le fil de discussion en relation avec le Darwinisme
    >> https://forum.dune-sf.fr/index.php?topic=3062.0

    Et si vous pensez aussi que la lecture de mon article est soudainement devenue plus ‘lisible’, il n’y a pas de miracle mais une explication des plus rationelles: Askaris a relu en partie le texte 🙂

  2. Bonjour, ce qui a tout d’abord retenu mon attention dans cet article, c’est son introduction qui est un clin d’oeil au générique des Mystérieuses Cités d’Or. J’aime bien la version que vous en avez faite ^-^ Ensuite, je découvre un très beau contenu. Je vous remercie pour ce bel et intéressant article. KT

  3. ionah dit :

    Merci à toi d’avoir pris le temps de le lire ainsi que d’avoir fait part de ton appréciation 🙂

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